"Il y a une ligne rouge pour tout le monde, à ne pas franchir : le désordre et la violence." Ces mots de Kobenan Kouassi Adjoumani résonnent comme un ultimatum lancé à Laurent Gbagbo et à l'opposition ivoirienne. Le ministre d'État, s'exprimant lors des "Rendez-vous du RHDP" ce mercredi 18 juin 2025 au siège du parti à Cocody, définit clairement les limites de la tolérance gouvernementale à quatre mois de la présidentielle.
Cette mise en garde intervient dans un contexte de tensions croissantes entre le pouvoir et l'opposition, marqué par l'exclusion des principales figures contestataires de la liste électorale. Adjoumani adopte un discours d'équilibre entre ouverture démocratique et fermeté sécuritaire, acceptant les manifestations pacifiques tout en dissuadant tout débordement par la menace implicite de la répression.
Cette mise en garde intervient dans un contexte de tensions croissantes entre le pouvoir et l'opposition, marqué par l'exclusion des principales figures contestataires de la liste électorale. Adjoumani adopte un discours d'équilibre entre ouverture démocratique et fermeté sécuritaire, acceptant les manifestations pacifiques tout en dissuadant tout débordement par la menace implicite de la répression.
Les limites de la tolérance
Le porte-parole du RHDP revendique paradoxalement la tolérance du régime en évoquant la manifestation de l'opposition organisée le samedi précédent. "Cette manifestation a été encadrée de façon républicaine par les forces républicaines. Et tout s'est bien déroulé. Aucune violence, aucune arrestation", se félicite-t-il pour démontrer l'ouverture démocratique du pouvoir d'Alassane Ouattara.
Cette référence positive vise à désamorcer les critiques internationales sur l'autoritarisme présumé du régime. Adjoumani utilise cet exemple pour légitimer la stratégie gouvernementale de gestion des tensions pré-électorales. "Nous espérons simplement que cela serve d'exemple aux autres 'bagarreurs' qui veulent se battre pour se battre", lance-t-il en qualifiant péjorativement les opposants les plus virulents.
Le ministre d'État établit ainsi une distinction entre opposition "républicaine" et opposition "factieuse", acceptant la première tout en menaçant la seconde. Cette grille de lecture permet au pouvoir de se présenter comme démocratique tout en gardant la main sur le niveau de contestation acceptable.
Cette référence positive vise à désamorcer les critiques internationales sur l'autoritarisme présumé du régime. Adjoumani utilise cet exemple pour légitimer la stratégie gouvernementale de gestion des tensions pré-électorales. "Nous espérons simplement que cela serve d'exemple aux autres 'bagarreurs' qui veulent se battre pour se battre", lance-t-il en qualifiant péjorativement les opposants les plus virulents.
Le ministre d'État établit ainsi une distinction entre opposition "républicaine" et opposition "factieuse", acceptant la première tout en menaçant la seconde. Cette grille de lecture permet au pouvoir de se présenter comme démocratique tout en gardant la main sur le niveau de contestation acceptable.
Un rappel historique lourd
Adjoumani n'hésite pas à puiser dans l'histoire récente pour discréditer ses adversaires politiques. "Qui ne se souvient pas en effet de ce leader politique de l'opposition qui était au pouvoir en 2004 et qui demandait expressément aux forces de défense et de sécurité de les vacciner", déclare-t-il en référence transparente à Laurent Gbagbo et aux événements de novembre 2004.
Cette allusion aux violences qui avaient suivi le bombardement français de l'aviation ivoirienne vise à retourner l'accusation d'autoritarisme contre l'ancien président. Adjoumani rappelle ainsi que Gbagbo avait lui-même eu recours à la force pour réprimer les manifestations anti-françaises, relativisant les critiques actuelles sur les libertés publiques.
"Nous, nous disons plutôt qu'il faut que les forces républicaines encadrent de façon républicaine toutes les manifestations", poursuit le ministre d'État en opposant la méthode actuelle aux pratiques passées. Cette comparaison historique sert la stratégie de légitimation du pouvoir face aux accusations d'intolérance démocratique.
Cette allusion aux violences qui avaient suivi le bombardement français de l'aviation ivoirienne vise à retourner l'accusation d'autoritarisme contre l'ancien président. Adjoumani rappelle ainsi que Gbagbo avait lui-même eu recours à la force pour réprimer les manifestations anti-françaises, relativisant les critiques actuelles sur les libertés publiques.
"Nous, nous disons plutôt qu'il faut que les forces républicaines encadrent de façon républicaine toutes les manifestations", poursuit le ministre d'État en opposant la méthode actuelle aux pratiques passées. Cette comparaison historique sert la stratégie de légitimation du pouvoir face aux accusations d'intolérance démocratique.
Une stratégie de tension contrôlée
La formulation d'Adjoumani révèle une approche sophistiquée de la gestion des oppositions. En fixant "une ligne rouge" claire, le pouvoir définit un cadre d'expression démocratique tout en se réservant le droit d'intervenir en cas de dépassement. Cette stratégie permet de maintenir une façade démocratique tout en gardant le contrôle sur l'intensité de la contestation.
"Le désordre et la violence" constituent les deux critères explicites de cette ligne rouge, laissant une marge d'interprétation considérable aux autorités. Cette formulation floue permet au pouvoir d'adapter sa réponse selon les circonstances politiques et l'intensité de la mobilisation opposante.
Le timing de cet avertissement, trois jours avant le congrès du RHDP, n'est pas fortuit. Adjoumani veut dissuader toute tentative de perturbation de cet événement politique destiné à légitimer la candidature d'Alassane Ouattara. La "ligne rouge" fonctionne comme un dispositif préventif de sécurisation du processus électoral.
"Le désordre et la violence" constituent les deux critères explicites de cette ligne rouge, laissant une marge d'interprétation considérable aux autorités. Cette formulation floue permet au pouvoir d'adapter sa réponse selon les circonstances politiques et l'intensité de la mobilisation opposante.
Le timing de cet avertissement, trois jours avant le congrès du RHDP, n'est pas fortuit. Adjoumani veut dissuader toute tentative de perturbation de cet événement politique destiné à légitimer la candidature d'Alassane Ouattara. La "ligne rouge" fonctionne comme un dispositif préventif de sécurisation du processus électoral.
Un équilibre précaire entre ouverture et fermeté
Le discours d'Adjoumani illustre la difficulté du pouvoir à concilier légitimité démocratique et efficacité répressive. En se présentant comme tolérant tout en menaçant, le ministre d'État tente de rassurer la communauté internationale sur le caractère démocratique du scrutin à venir.
Cette posture d'équilibre reste fragile car elle dépend de la capacité de l'opposition à rester dans les limites fixées par le pouvoir. Toute escalade pourrait justifier un durcissement sécuritaire que le régime présenterait comme une réponse proportionnée aux "provocations" opposantes.
"Nous voulons que les choses se passent dans la paix et dans la tranquillité", conclut Adjoumani en affichant sa préférence pour l'apaisement. Cette déclaration d'intention masque mal la détermination gouvernementale à préserver l'ordre établi par tous les moyens nécessaires
Cette posture d'équilibre reste fragile car elle dépend de la capacité de l'opposition à rester dans les limites fixées par le pouvoir. Toute escalade pourrait justifier un durcissement sécuritaire que le régime présenterait comme une réponse proportionnée aux "provocations" opposantes.
"Nous voulons que les choses se passent dans la paix et dans la tranquillité", conclut Adjoumani en affichant sa préférence pour l'apaisement. Cette déclaration d'intention masque mal la détermination gouvernementale à préserver l'ordre établi par tous les moyens nécessaires