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Tidjane Thiam rejette les résultats de la présidentielle 2025 en Côte d'Ivoire

Lundi 27 Octobre 2025

Tidjane Thiam, le président du PDCI, a rejeté les résultats de la présidentielle et dénonce la répression avec plus de 700 arrestations. Il réclame un dialogue national.


Tidjane Thiam rejette les résultats de la présidentielle 2025 en Côte d'Ivoire © Crédit photo DR
Tidjane Thiam rejette les résultats de la présidentielle 2025 en Côte d'Ivoire © Crédit photo DR
Tidjane Thiam sort du silence. Deux jours après le scrutin du 25 octobre, le président du PDCI-RDA a publié un message vidéo ce lundi soir pour dénoncer ce qu'il refuse d'appeler une élection. « Ce qui vient de se passer n'est pas une véritable élection », lâche l'ancien banquier, dont la candidature avait été rejetée par le Conseil constitutionnel en septembre. Un message de dix minutes où il égratigne sévèrement l'exercice électoral qui a vu Alassane Ouattara réélu avec 89,77% des voix.

Le ton est grave, presque solennel. Tidjane Thiam commence par s'incliner « devant la mémoire de tous ceux qui ont perdu la vie pour avoir osé exprimer leurs opinions ». Puis il dresse un bilan accablant : « Les faits sont clairs. Le président Alassane Ouattara a brigué un quatrième mandat controversé. J'ai moi-même été rayé des listes électorales par un tribunal. » Il cite également Laurent Gbagbo, Affi... tous empêchés de se présenter.

Plus de 700 arrestations depuis début octobre

Les chiffres qu'il avance donnent le tournis. « Au 25 octobre, les autorités faisaient état de plus de 700 personnes arrêtées, de dizaines de personnes gravement blessées et de vies perdues », affirme le leader du PDCI. Depuis le 2 octobre, selon lui, « les manifestations ont été accueillies par des gaz lacrymogènes, des arrestations massives et une répression brutale ». Il évoque même des « expéditions punitives » à Nayo, où « une personne a été brûlée vive ».

L'ancien patron de Prudential UK et Credit Suisse s'attarde longuement sur le climat de peur qui aurait régné pendant la campagne. « Cet exercice électoral a eu lieu dans un climat de peur et a été marqué par une faible participation, visible par et reconnue de tous », insiste-t-il. Pour lui, le taux d'abstention annoncé par la CEI, soit près de 50% des inscrits, « est en réalité le verdict du peuple, un rejet silencieux mais puissant d'un exercice électoral peu crédible ».

Des résultats qualifiés d'impossibles

Tidjane Thiam va plus loin en remettant en cause la fiabilité des chiffres. « Dans certaines localités, on nous annonce même parfois un nombre de votants supérieur au nombre d'inscrits. Ce n'est pas cela la démocratie », lance-t-il. Une accusation lourde qui vise directement l'intégrité du processus électoral supervisé par la Commission électorale indépendante. Sans apporter de preuves précises, il conteste la légitimité d'un scrutin dont il dit qu'il « ne fait pas honneur à notre pays ».

Le président du PDCI rejoint ainsi Laurent Gbagbo qui, dans une interview accordée au journaliste Alain Foka, avait qualifié cette élection de « coup d'État » et de « braquage » électoral. Le Front commun PPA-CI/PDCI avait appelé ses militants à boycotter le vote, dénonçant « l'exclusion » de ses leaders. Un mot d'ordre qui semble avoir été suivi dans certaines zones traditionnellement acquises à l'opposition.

Malgré la violence de ses critiques, Tidjane Thiam tend la main au pouvoir. « Je saisis l'occasion pour rappeler à nouveau le pouvoir au dialogue. Nous sommes en effet dans une impasse. Seul le dialogue peut nous permettre d'en sortir », plaide-t-il. Un appel qui intervient alors que le pays vient de vivre trois semaines de tensions inédites depuis la crise post-électorale de 2010-2011.

« Il n'est jamais trop tard pour bien faire, et j'espère donc que les autorités entendront cet appel », ajoute le banquier de 63 ans. Il promet de continuer à « se battre pacifiquement, non pas avec des armes, mais avec de l'espoir ». Reste à savoir si Alassane Ouattara, fraîchement réélu pour un quatrième mandat à 83 ans, acceptera d'ouvrir des discussions avec une opposition qui conteste frontalement sa victoire.

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