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Yopougon, l'ancien fief de Gbagbo divisé avant le vote de la présidentielle du 25 octobre

Vendredi 17 Octobre 2025

L'élection présidentielle Côte d'Ivoire du 25 octobre peine à mobiliser Yopougon. L'ancienne place forte de Gbagbo oscille entre désillusion profonde et ralliement.


Yopougon, l'ancien fief de Gbagbo divisé avant le vote de la présidentielle du 25 octobre © Crédit photo DR
Yopougon, l'ancien fief de Gbagbo divisé avant le vote de la présidentielle du 25 octobre © Crédit photo DR
L'élection présidentielle 2025 en Côte d'Ivoire approche mais Alain ne votera pas. Au volant de son taxi dans les rues de Yopougon, ce père de famille de 44 ans parcourt désabusé son quartier d'Abidjan. "On ne sent pas la campagne à Yopougon parce que les partisans de Gbagbo ne se sentent pas concernés", confie-t-il. Surnommée "Yop", cette commune de 500.000 électeurs sur près de 9 millions dans le pays fut longtemps le fief de Laurent Gbagbo, président durant la décennie 2000.

Depuis sa chute en 2011 après une crise post-électorale, la mairie est tombée aux mains du parti d'Alassane Ouattara, qui brigue un 4e mandat. "Yopougon reste un bastion de Laurent Gbagbo, nous y avons beaucoup de militants", assure le député Georges-Armand Ouégnin. Mais le sociologue Séverin Yao Kouamé constate "une forme de désenchantement", notamment après les huit années d'incarcération de l'ex-président à La Haye.

Les jeunes tournent le dos au scrutin

David Djédjé, 38 ans, s'est lassé. "Il n'y a pas d'activité au PPA-CI" et aucun candidat d'opposition ne l'intéresse. Victoire Beda, 19 ans, étudiante en géologie, pourrait voter pour la première fois mais n'en a "pas envie". "Ce sont les mêmes personnes qui sont toujours là et qui créent des tensions", lâche-t-elle. Son ami Salomon, lycéen de 18 ans, avoue que la politique "l'ennuie".

Paul Kouassi, trentenaire, est surtout préoccupé par le chômage. "Ici, c'est la galère, quand tu te lèves le matin tu dois te chercher", raconte-t-il. La zone industrielle "n'offre que des opportunités d'emplois très saisonniers et assez précaires", selon le sociologue.

Le camp Ouattara défend son action

Aux côtés des déçus cohabite le "Yop" pro-Ouattara. "Yopougon est en train de changer!", lance Aliou Bakayoko, 58 ans. "Il faut encore bitumer les routes, mais nous avons la sécurité, des centres de formations professionnels ouverts, et des écoles ont été réhabilitées".

Aristide Tapé, président d'une association de quartier, ne partage pas cet avis. "Yopougon n'a pas changé. Les routes sont dégradées, les écoles n'ont pas d'équipement", déplore-t-il.

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