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Le secteur pétrolier ivoirien explose de 50% en 2024, le gaz naturel en légère baisse

Jeudi 2 Octobre 2025

En côte d'Ivoire, la production pétrolière bondit de 50 % sur un an. Le gaz naturel recule légèrement. Le gouvernement ivoirien a présenté un bilan énergétique globalement positif le 1er octobre en Conseil des ministres.


Le secteur pétrolier ivoirien explose de 50% en 2024, le gaz naturel en légère baisse © Crédit photo DR
Le secteur pétrolier ivoirien explose de 50% en 2024, le gaz naturel en légère baisse © Crédit photo DR
La production pétrolière ivoirienne connaît une année exceptionnelle. Le Conseil des ministres a examiné, le 1er octobre 2025, les résultats du secteur énergétique pour l'année 2024. Les chiffres révèlent une progression spectaculaire de l'extraction de pétrole brut, qui atteint 16,1 millions de barils sur l'ensemble de l'année. Cette performance représente un débit quotidien de 44 000 barils, soit une hausse de 50 % comparée aux résultats de 2023. Le ministère des Mines, du Pétrole et de l'Énergie attribue ce succès à la montée en puissance du champ Baleine.

Le gaz naturel affiche une tendance inverse avec 2,4 milliards de m³ extraits, en recul de 3 % sur un an. Cette baisse s'explique par la diminution des ventes sur le bloc CI-27, conséquence directe de problèmes techniques rencontrés par la centrale thermique d'Azito IV. L'indisponibilité de cette infrastructure a réduit la demande du secteur électrique, principal débouché du gaz naturel produit localement. Les autorités travaillent actuellement sur des solutions pour diversifier les usages du gaz et limiter l'impact des pannes industrielles.

Le champ Baleine

Le champ Baleine transforme le paysage pétrolier ivoirien depuis sa mise en exploitation fin août 2023. Les installations offshore montrent désormais leur pleine capacité de production. Ce gisement situé au large des côtes change radicalement les performances du pays, qui était jusqu'alors un producteur mineur d'hydrocarbures dans la sous-région ouest-africaine. Les équipes techniques sur place assurent un rythme d'extraction soutenu malgré les défis logistiques inhérents aux opérations en mer.

La valorisation financière ne suit toutefois pas la même courbe ascendante. La part de l'État sur le pétrole brut et le gaz naturel représente 357,2 millions de dollars, soit 216,7 milliards de francs CFA. Ce montant accuse un recul de 14 % par rapport à décembre 2023. Cette baisse paradoxale s'explique par la chute des cours mondiaux du pétrole durant plusieurs mois de 2024, qui a compensé les gains en volume. Les fluctuations du marché international continuent de fragiliser les prévisions budgétaires de l'État.

Les droits émis sur les produits pétroliers explosent néanmoins avec 627,7 milliards de francs CFA encaissés, contre 365,7 milliards l'année précédente. Cette augmentation de 71,63 % provient de la taxation à la consommation intérieure et témoigne d'une demande en carburants toujours vigoureuse dans le pays.

L'électricité retrouve l'équilibre financier

Le secteur électrique affiche des résultats encourageants avec 14 000 GWh produits en 2024, soit une progression de 4,3 % sur un an. Le thermique domine largement le mix énergétique avec 10 000 GWh générés, représentant 75,13 % de la production totale. L'hydroélectricité contribue pour 3 000 GWh, soit 24,50 % du total, tandis que le solaire reste marginal avec seulement 51 GWh produits.

Cette répartition interroge sur la transition énergétique annoncée par les autorités. Le pays reste fortement dépendant des centrales thermiques fonctionnant au gaz et au fioul lourd. Les installations solaires peinent à décoller malgré l'ensoleillement généreux du territoire. Les barrages hydroélectriques, eux, voient leur contribution limitée par les aléas climatiques et le niveau des réservoirs.

Le redressement financier constitue la bonne nouvelle du secteur. Le solde d'exploitation affiche un excédent de 8,7 milliards de francs CFA à fin décembre 2024, alors qu'il était déficitaire de 97,8 milliards un an plus tôt. Cette amélioration spectaculaire de 106,5 milliards résulte d'une meilleure gestion des coûts et d'ajustements tarifaires appliqués aux gros consommateurs industriels. La Compagnie Ivoirienne d'Électricité respire enfin après plusieurs années dans le rouge.

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