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Mali : Washington ordonne à ses ressortissants de partir immédiatement du pays

Mercredi 29 Octobre 2025

L'ambassade américaine exige le départ immédiat de ses citoyens du Mali où le blocus jihadiste sur le carburant plonge Bamako dans une crise sans précédent.


Mali : Washington ordonne à ses ressortissants de partir immédiatement du pays © Crédit photo DR
Mali : Washington ordonne à ses ressortissants de partir immédiatement du pays © Crédit photo DR
L'ambassade des États-Unis à Bamako ne prend plus de gants. Mardi, la représentation diplomatique a publié un communiqué sans détour : "Les citoyens américains actuellement présents au Mali doivent quitter le pays immédiatement par des vols commerciaux." Une alerte inhabituelle qui témoigne de la dégradation spectaculaire de la situation dans ce pays sahélien. L'aéroport international reste ouvert et des liaisons sont encore assurées, mais pour combien de temps ?

Cette décision intervient alors que le Mali subit depuis septembre un étau jihadiste d'un genre nouveau. Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (JNIM), lié à Al-Qaïda, a décidé de frapper l'économie au cœur en s'attaquant systématiquement aux camions-citernes qui approvisionnent le pays en carburant. Les convois venant du Sénégal et de Côte d'Ivoire, par où transite l'essentiel des importations maliennes, sont devenus des cibles prioritaires.

Un pays à l'arrêt

Dans son communiqué, l'ambassade pointe du doigt "la pénurie de carburant, la fermeture des écoles et universités à travers le pays" et "le conflit persistant entre le gouvernement malien et des éléments terroristes près de la capitale Bamako" qui "aggrave la nature imprévisible de la situation sécuritaire". Depuis deux semaines, la capitale vit au ralenti. Les pompes à essence affichent complet, les transports sont réduits à leur minimum, l'activité économique tourne au ralenti.

Le JNIM revendique ce blocus comme une riposte directe. Les autorités maliennes avaient interdit la vente de carburant hors stations en milieu rural, où le précieux liquide circulait dans des jerricanes. Objectif affiché : assécher les réseaux d'approvisionnement des groupes armés. La réponse jihadiste ne s'est pas fait attendre.

La junte sur la sellette

Malgré la protection de l'armée, les attaques se multiplient. Plusieurs camions ont été incendiés ces dernières semaines, des chauffeurs et militaires ont été tués ou enlevés lors d'embuscades. La cartographie récente des opérations montre une stratégie claire : le JNIM cherche à isoler totalement Bamako en verrouillant les axes routiers qui mènent à la capitale.

L'organisation va même plus loin. Une vidéo récente consultée par l'AFP révèle que le groupe a émis des "règles" pour les voyageurs : port du voile obligatoire pour les femmes, séparation hommes-femmes dans les transports urbains. Une forme de gouvernance parallèle qui s'impose progressivement.

Face à cette offensive, la junte militaire au pouvoir depuis 2020 montre ses limites. La semaine dernière, le général Assimi Goïta, chef de l'État, a procédé à un remaniement militaire d'ampleur : le chef d'état-major général adjoint des Armées, le Directeur de la Sécurité militaire et le chef d'état-major de l'Armée de Terre ont été limogés. Motif officiel : "insuffisance de résultats sur le terrain."

Depuis 2012, le Mali ne parvient pas à sortir de cette spirale sécuritaire. Les groupes liés à Al-Qaïda et à l'État islamique, ainsi que des milices communautaires, maintiennent le pays sous pression constante. À la crise sécuritaire s'ajoute désormais un effondrement économique qui rend le quotidien des Maliens "extrêmement difficile."

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