À deux jours du scrutin présidentiel, Tidjane Thiam sort du silence. Le président du PDCI s'est confié ce jeudi 23 octobre aux journalistes Atumgblan Nsan et Norbert Navarro, dans une conversation diffusée en direct sur YouTube et TikTok. Face caméra, l'ancien banquier n'a pas mâché ses mots sur les conditions dans lesquelles se déroule cette élection. "52% des Ivoiriens sont privés du choix qu'ils auraient voulu exprimer", lance-t-il d'emblée.
Depuis Paris, où il suit les événements, Tidjane Thiam a observé la fin de campagne avec inquiétude. Les manifestations réprimées, les arrestations, les condamnations. "Ce n'est pas la Côte d'Ivoire telle que je l'imagine", confie le dirigeant du PDCI. Son message reste pourtant empreint d'espoir : "La société ivoirienne est suffisamment évoluée pour fonctionner de façon démocratique."
Depuis Paris, où il suit les événements, Tidjane Thiam a observé la fin de campagne avec inquiétude. Les manifestations réprimées, les arrestations, les condamnations. "Ce n'est pas la Côte d'Ivoire telle que je l'imagine", confie le dirigeant du PDCI. Son message reste pourtant empreint d'espoir : "La société ivoirienne est suffisamment évoluée pour fonctionner de façon démocratique."
Dialogue et report
Tidjane Thiam réclame depuis un an et demi la même chose : un dialogue national. "La manière dont les choses vont se passer après l'élection est directement déterminée par les conditions dans lesquelles l'élection se déroule", explique-t-il aux deux journalistes. Pour lui, la solution aurait été simple : reporter le scrutin et organiser une vraie concertation. "J'aurais pu dire qu'on avait sept jours pour sauver la Côte d'Ivoire", précise-t-il, faisant référence à ses récents propos controversés tenus à Paris.
Le président du PDCI s'attarde sur les chiffres. La Côte d'Ivoire compte 8,7 millions d'électeurs inscrits. "Il manque 4 à 5 millions d'électeurs sur la liste", martèle-t-il. Un taux d'inscription qui place le pays "très loin des standards électoraux", derrière le Libéria, le Bénin ou le Sénégal. La Commission électorale indépendante a elle-même communiqué des chiffres peu encourageants sur la participation : seulement 9% de personnes ont retiré leur carte d'électeur.
Le président du PDCI s'attarde sur les chiffres. La Côte d'Ivoire compte 8,7 millions d'électeurs inscrits. "Il manque 4 à 5 millions d'électeurs sur la liste", martèle-t-il. Un taux d'inscription qui place le pays "très loin des standards électoraux", derrière le Libéria, le Bénin ou le Sénégal. La Commission électorale indépendante a elle-même communiqué des chiffres peu encourageants sur la participation : seulement 9% de personnes ont retiré leur carte d'électeur.
Libérer les Ivoiriens de la peur
Norbert Navarro aborde un sujet sensible : la publication de documents révélant un patrimoine immobilier de 124 propriétés en France, attribué à la famille Ouattara. Tidjane Thiam reste prudent. "C'est à vous, les journalistes, d'analyser ces documents", répond-il aux deux intervieweurs. Il rappelle néanmoins ses combats au sein du PDCI : "Pas de fonctionnaires milliardaires, des entrepreneurs milliardaires."
L'ancien patron de Credit Suisse insiste sur la transparence financière. Ses rémunérations depuis 2007 sont publiques, "jusqu'au dernier centime", rappelle-t-il à Atumgblan Nsan. Sur la déclaration de patrimoine des hommes d'État, sa position est claire : "Ça ne me gênerait pas du tout qu'elle soit publique en Côte d'Ivoire." Le dirigeant du PDCI dénonce aussi le non-versement de la subvention due aux partis politiques. "Nous n'avons pas reçu un centime cette année", lâche-t-il.
Ses déclarations du samedi précédent à Paris ont fait polémique. "Une semaine pour libérer la Côte d'Ivoire", avait-il lancé lors d'un meeting. Devant Atumgblan Nsan et Norbert Navarro, il assume pleinement. "Est-ce que les Ivoiriens sont libres ? Je vous réponds clairement que non", affirme-t-il. Pour Tidjane Thiam, cette liberté passe par l'affranchissement "de la peur et de l'esclavage de l'argent."
Le président du PDCI salue ses 75 000 nouveaux adhérents. La veille de l'interview, il raconte avoir croisé dans la rue une jeune Ivoirienne qui souhaitait rejoindre le parti. "Je suis un sergent recruteur", sourit-il, avant de redevenir grave. Dans un message publié le 18 octobre, jour anniversaire de Félix Houphouët-Boigny, il avait appelé au dialogue : "Jamais il n'est trop tard pour dialoguer. La paix est encore possible."
Samedi, Tidjane Thiam n'ira pas voter. Comme Laurent Gbagbo qui dénonce un "coup d'État civil" et un "braquage électoral", le président du PDCI refuse de cautionner ce qu'il considère comme "un simulacre d'élection." À 48 heures du scrutin, la Côte d'Ivoire retient son souffle.
L'ancien patron de Credit Suisse insiste sur la transparence financière. Ses rémunérations depuis 2007 sont publiques, "jusqu'au dernier centime", rappelle-t-il à Atumgblan Nsan. Sur la déclaration de patrimoine des hommes d'État, sa position est claire : "Ça ne me gênerait pas du tout qu'elle soit publique en Côte d'Ivoire." Le dirigeant du PDCI dénonce aussi le non-versement de la subvention due aux partis politiques. "Nous n'avons pas reçu un centime cette année", lâche-t-il.
Ses déclarations du samedi précédent à Paris ont fait polémique. "Une semaine pour libérer la Côte d'Ivoire", avait-il lancé lors d'un meeting. Devant Atumgblan Nsan et Norbert Navarro, il assume pleinement. "Est-ce que les Ivoiriens sont libres ? Je vous réponds clairement que non", affirme-t-il. Pour Tidjane Thiam, cette liberté passe par l'affranchissement "de la peur et de l'esclavage de l'argent."
Le président du PDCI salue ses 75 000 nouveaux adhérents. La veille de l'interview, il raconte avoir croisé dans la rue une jeune Ivoirienne qui souhaitait rejoindre le parti. "Je suis un sergent recruteur", sourit-il, avant de redevenir grave. Dans un message publié le 18 octobre, jour anniversaire de Félix Houphouët-Boigny, il avait appelé au dialogue : "Jamais il n'est trop tard pour dialoguer. La paix est encore possible."
Samedi, Tidjane Thiam n'ira pas voter. Comme Laurent Gbagbo qui dénonce un "coup d'État civil" et un "braquage électoral", le président du PDCI refuse de cautionner ce qu'il considère comme "un simulacre d'élection." À 48 heures du scrutin, la Côte d'Ivoire retient son souffle.






