« La loi n'est plus la loi et Brédoumy, comme un citoyen lambda, peut être convoqué en toute impunité. Sans susciter une levée de boucliers. » Cette phrase cinglante du journaliste Ferro Bally résume sa position face à la convocation du député Brédoumy Kouassi Soumaïla Traoré par la préfecture de police d'Abidjan le 29 avril 2025. À travers cette affaire, le commentateur politique pointe ce qu'il considère comme une dérive inquiétante du système institutionnel ivoirien.
Le 29 avril, le porte-parole du PDCI-RDA a reçu une convocation l'invitant à se présenter le lendemain au service des enquêtes générales. Si cette convocation a finalement été annulée, l'incident soulève des questions fondamentales sur le respect de l'immunité parlementaire et le fonctionnement des institutions. Ferro Bally n'hésite pas à parler d'un pays qui « piétine son statut d'État de droit et plonge, chaque jour davantage, dans l'autoritarisme ».
Le 29 avril, le porte-parole du PDCI-RDA a reçu une convocation l'invitant à se présenter le lendemain au service des enquêtes générales. Si cette convocation a finalement été annulée, l'incident soulève des questions fondamentales sur le respect de l'immunité parlementaire et le fonctionnement des institutions. Ferro Bally n'hésite pas à parler d'un pays qui « piétine son statut d'État de droit et plonge, chaque jour davantage, dans l'autoritarisme ».
Un isolement parlementaire révélateur
Pour Ferro Bally, l'un des aspects les plus préoccupants de cette affaire réside dans l'absence de réaction collective face à ce qu'il considère comme une violation flagrante des procédures constitutionnelles. « Il n'a bénéficié d'aucun soutien ni d'aucun mouvement de solidarité de ses pairs », souligne le journaliste, pointant ainsi un délitement de la cohésion institutionnelle au sein même de l'Assemblée nationale.
Cette observation prend une dimension particulière lorsqu'il évoque la réaction de Doho Simon, président du groupe parlementaire du PDCI-RDA. Au lieu de dénoncer une violation de l'immunité parlementaire, ce dernier s'est contenté de remercier les autorités pour l'annulation de la convocation. Une attitude que Ferro Bally perçoit comme une forme de soumission face à l'exécutif, alors que le député Brédoumy « n'a été rétabli que dans ses droits ».
Le journaliste y voit le signe d'un Parlement qui ne défend plus ses prérogatives fondamentales et qui se satisfait de concessions ponctuelles plutôt que d'exiger le respect strict des principes constitutionnels. Cette faiblesse institutionnelle constitue, dans son analyse, un symptôme alarmant d'une érosion plus profonde de l'équilibre des pouvoirs.
Cette observation prend une dimension particulière lorsqu'il évoque la réaction de Doho Simon, président du groupe parlementaire du PDCI-RDA. Au lieu de dénoncer une violation de l'immunité parlementaire, ce dernier s'est contenté de remercier les autorités pour l'annulation de la convocation. Une attitude que Ferro Bally perçoit comme une forme de soumission face à l'exécutif, alors que le député Brédoumy « n'a été rétabli que dans ses droits ».
Le journaliste y voit le signe d'un Parlement qui ne défend plus ses prérogatives fondamentales et qui se satisfait de concessions ponctuelles plutôt que d'exiger le respect strict des principes constitutionnels. Cette faiblesse institutionnelle constitue, dans son analyse, un symptôme alarmant d'une érosion plus profonde de l'équilibre des pouvoirs.
La position ambiguë de Bictogo
La critique de Ferro Bally vise particulièrement Adama Bictogo, président de l'Assemblée nationale, dont la position lui semble paradoxale. Au lieu de défendre fermement l'institution qu'il préside et l'immunité de ses membres, Bictogo aurait choisi de « corseter » les députés en leur rappelant leur devoir d'obéissance face aux convocations administratives ou judiciaires.
« Je tiens à rappeler que tout parlementaire est tenu de répondre à toute convocation émanant des autorités compétentes », a déclaré Bictogo dans un communiqué que le journaliste qualifie de tentative « maladroite » pour revendiquer « le principe de la séparation des pouvoirs ». Cette déclaration constitue, selon Ferro Bally, une forme de légitimation de la violation des procédures constitutionnelles.
Le journaliste oppose à cette position le texte même de la Constitution ivoirienne, dont l'article 92 stipule qu'« aucun membre du Parlement ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté en matière criminelle ou correctionnelle qu'avec l'autorisation de la Chambre dont il est membre, sauf le cas de flagrant délit ». La convocation d'un député sans autorisation préalable de l'Assemblée représente donc, dans cette lecture, une violation directe du texte fondamental.
L'incident s'inscrit dans un contexte politique tendu, notamment autour de la radiation des listes électorales de Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA. Le parti a prévu des manifestations à partir du 2 mai 2025, et la convocation de son porte-parole quelques jours avant cette mobilisation n'apparaît pas comme une coïncidence aux yeux du journaliste.
À travers cette affaire apparemment technique, c'est toute la question de l'État de droit qui se pose selon Ferro Bally. La façon dont les institutions, notamment l'Assemblée nationale, défendent ou non leurs prérogatives face à l'exécutif constitue à ses yeux un baromètre de la santé démocratique du pays. Et ce qu'il observe lui semble préoccupant : un affaiblissement progressif des contre-pouvoirs, accepté voire encouragé par ceux-là mêmes qui devraient les défendre.
« Je tiens à rappeler que tout parlementaire est tenu de répondre à toute convocation émanant des autorités compétentes », a déclaré Bictogo dans un communiqué que le journaliste qualifie de tentative « maladroite » pour revendiquer « le principe de la séparation des pouvoirs ». Cette déclaration constitue, selon Ferro Bally, une forme de légitimation de la violation des procédures constitutionnelles.
Le journaliste oppose à cette position le texte même de la Constitution ivoirienne, dont l'article 92 stipule qu'« aucun membre du Parlement ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté en matière criminelle ou correctionnelle qu'avec l'autorisation de la Chambre dont il est membre, sauf le cas de flagrant délit ». La convocation d'un député sans autorisation préalable de l'Assemblée représente donc, dans cette lecture, une violation directe du texte fondamental.
L'incident s'inscrit dans un contexte politique tendu, notamment autour de la radiation des listes électorales de Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA. Le parti a prévu des manifestations à partir du 2 mai 2025, et la convocation de son porte-parole quelques jours avant cette mobilisation n'apparaît pas comme une coïncidence aux yeux du journaliste.
À travers cette affaire apparemment technique, c'est toute la question de l'État de droit qui se pose selon Ferro Bally. La façon dont les institutions, notamment l'Assemblée nationale, défendent ou non leurs prérogatives face à l'exécutif constitue à ses yeux un baromètre de la santé démocratique du pays. Et ce qu'il observe lui semble préoccupant : un affaiblissement progressif des contre-pouvoirs, accepté voire encouragé par ceux-là mêmes qui devraient les défendre.