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Pourquoi la marche PPA-CI-PDCI du 2 août a été "annulée" ?

Mardi 29 Juillet 2025

La marche du front commun PPA-CI-PDCI du 2 août a été "annulée" pour des raisons sécuritaires selon les autorités ivoiriennes ce mardi 29 juillet 2025.


Pourquoi la marche du front commun PPA-CI-PDCI du 2 août a été "annulée" ? © Crédit photo DR
Pourquoi la marche du front commun PPA-CI-PDCI du 2 août a été "annulée" ? © Crédit photo DR
La marche PPA-CI-PDCI annulée ce mardi 29 juillet soulève des interrogations sur les motifs officiels invoqués par les autorités. Le front commun entre le parti de Gbagbo et Thiam devait manifester ce samedi 2 août pour exiger des élections transparentes. Cette "annulation" administrative intervient trois jours avant la date prévue, laissant peu de marge de manœuvre aux organisateurs.

Les raisons officielles de cette interdiction restent floues dans la communication gouvernementale. L'opposition dénonce une instrumentalisation de l'ordre public pour museler sa liberté d'expression. Cette décision s'inscrit dans une série de restrictions imposées aux partis contestataires à l'approche de l'élection présidentielle d'octobre 2025.

Les motifs sécuritaires

Les autorités ivoiriennes justifient traditionnellement leurs interdictions par des considérations d'ordre public. La marche PPA-CI-PDCI annulée entre dans cette logique préventive selon les services préfectoraux compétents. Le gouvernement redoute probablement des débordements ou des affrontements dans un contexte politique déjà tendu par l'exclusion de plusieurs candidats d'opposition.

Cette approche sécuritaire systématique interroge sur la proportionnalité des mesures prises. La manifestation se voulait pacifique selon ses organisateurs, visant uniquement à porter des revendications démocratiques légitimes. L'anticipation de troubles potentiels semble servir de prétexte récurrent pour limiter l'expression politique de l'opposition ivoirienne.

Le timing de l'annonce, trois jours avant la date prévue, révèle une surveillance constante des activités oppositionnelles. Cette proximité temporelle empêche tout recours juridique efficace de la part du front commun PPA-CI-PDCI.

L'opposition conteste les arguments

Les responsables du front commun PPA-CI-PDCI rejettent catégoriquement les justifications gouvernementales. Ils dénoncent une volonté délibérée de faire taire leurs revendications démocratiques légitimes. L'annulation de leur marche s'inscrit selon eux dans une stratégie plus large de restriction de l'espace politique avant l'élection présidentielle.

Cette contestation s'appuie sur l'historique récent des manifestations interdites en Côte d'Ivoire. Plusieurs rassemblements politiques ont été empêchés ces derniers mois sous des prétextes similaires, alimentant la méfiance de l'opposition envers les autorités. Le PPA-CI et le PDCI y voient une instrumentalisation abusive des prérogatives préfectorales.

Les deux formations politiques préparent désormais des recours juridiques contre cette décision administrative. Elles entendent également alerter l'opinion publique sur ce qu'elles considèrent comme une dérive autoritaire du régime d'Alassane Ouattara.

L'annulation de la marche PPA-CI-PDCI révèle les tensions croissantes à l'approche du scrutin présidentiel d'octobre. L'exclusion de figures comme Tidjane Thiam ou Laurent Gbagbo a exacerbé les relations entre pouvoir et opposition. Dans ce contexte, toute manifestation politique devient potentiellement explosive aux yeux des autorités.

Cette hypersensibilité gouvernementale témoigne de l'inquiétude du régime face à la contestation populaire grandissante. Les sondages récents montrent un rejet massif d'un éventuel quatrième mandat d'Alassane Ouattara, renforçant la légitimité des revendications oppositionnelles.

Le front commun PPA-CI-PDCI devra désormais adapter sa stratégie de communication politique. L'impossibilité de manifester dans la rue les contraint à privilégier d'autres canaux d'expression pour porter leurs messages démocratiques. Cette adaptation forcée illustre le rétrécissement de l'espace politique ivoirien dénoncé par les observateurs internationaux.

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