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Interview - Tidjane Thiam parle à Libération, après Alain Foka

Mardi 29 Juillet 2025

Dans une interview accordée au journal Libération ce 29 juillet 2025, Tidjane Thiam, président du PDCI, livre ses vérités après son passage chez Alain Foka.


Interview - Tidjane Thiam parle à Libération, après Alain Foka © Crédit photo DR
Interview - Tidjane Thiam parle à Libération, après Alain Foka © Crédit photo DR
Tidjane Thiam multiplie les sorties médiatiques depuis son exil parisien forcé en mars dernier. Après son passage remarqué dans l'émission d'Alain Foka, l'ancien banquier de 63 ans accorde une interview au journal français Libération ce 29 juillet 2025. Tidjane Thiam écarté pour des questions de double nationalité, livre un réquisitoire sans concession contre quinze ans de pouvoir d'Alassane Ouattara.

Cette nouvelle sortie médiatique intervient à trois mois du scrutin présidentiel d'octobre. Le président du PDCI-RDA, qui avait déjà interpellé l'opinion publique lors de son entretien avec Alain Foka, durcit le ton dans cette interview accordée au journal Libération. Depuis Paris, l'opposant transforme sa frustration personnelle en offensive politique généralisée contre ce qu'il considère comme une dérive autoritaire du gouvernement Ouattara.

Une exclusion juridique contestée

"Une armada d'avocats dépêchés par le pouvoir ont passé au peigne fin le droit ivoirien pour trouver un moyen de m'écarter de la présidentielle", dénonce Tidjane Thiam dans l'interview. L'article 48 d'une loi de 1961, "jamais appliqué en soixante-quatre ans", devient l'instrument de son éviction. Cette manipulation juridique révèle selon lui la peur du pouvoir face à sa popularité croissante.

Le processus judiciaire l'indigne particulièrement. La présidente du Tribunal de grande instance d'Abidjan a statué "avec une célérité record" sur sa déchéance de nationalité, sans décret préalable pourtant exigé par la loi de 1961. "La procédure a été entachée d'irrégularités", dénonce l'opposant qui y voit une "manipulation de la loi" destinée à "affaiblir la démocratie".

Une militante PDCI mécontente, installée "dans un hôtel de luxe à Abidjan, sous protection de la garde républicaine", conteste parallèlement son élection à la tête du parti historique. Son avocat, maître Meité, défend également le parti au pouvoir RHDP, révèle Thiam dans l'entretien.

Le miracle économique

L'ancien économiste sort l'artillerie lourde pour contester le bilan gouvernemental dans cette interview accordée au journal Libération. L'espérance de vie ivoirienne de 59 ans contre 68 ans au Sénégal voisin révèle l'échec social du régime. "Si mon pays avait la même espérance de vie que le Sénégal, ça ferait 93 000 morts en moins chaque année", calcule-t-il froidement.

L'indice de développement humain confirme cette régression dramatique. La Côte d'Ivoire occupe la 159e place mondiale en 2023 contre la 125e en 1999. "On a perdu 34 places, c'est énorme", souligne Thiam. Cette dégradation contraste avec la croissance affichée de 6 à 7% que vante le pouvoir.

L'éducation illustre cette faillite sociale selon l'opposant. Avec 47% d'analphabètes et une démographie galopante de 3% par an, "les chiffres de la croissance économique doivent être modulés par cette hausse de population, sinon ça n'a aucun sens". Les élèves ivoiriens de terminale affichent aujourd'hui "un niveau équivalent à la quatrième ou troisième dans des pays comparables", déplore l'ancien ministre du Plan.

Alliance avec Gbagbo et l'opposition sous pression

La répression s'intensifie contre les partisans de Thiam selon ses révélations dans l'interview Libération. Henri-Joel Ndri Kouadio, responsable jeunesse du PDCI, a été arrêté le 2 juillet dernier. "Près d'une dizaine de nos militants ont été jetés en prison" pour avoir simplement appelé à manifester pacifiquement, dénonce l'opposant exilé.

Cette répression s'appuie sur "une loi inique qui permet d'appréhender n'importe qui en Côte d'Ivoire, au nom du soupçon de trouble à l'ordre public". Le système électoral lui-même dysfonctionnerait avec seulement 2 représentants de l'opposition sur 18 membres à la Commission électorale nationale.

Les 940 000 nouveaux électeurs inscrits l'an passé ne pourront pas voter, la révision des listes étant reportée après l'élection d'octobre. "Comme si l'arbitre disait, vous pouvez marquer des buts, mais après le match", ironise l'ancien banquier dans l'entretien.

Malgré son exclusion, Tidjane Thiam maintient sa mobilisation politique révèle-t-il dans cette interview accordée au journal Libération. "La plus récente coalition est celle qui lie le PDCI au parti de Laurent Gbagbo", confirme-t-il officiellement. Cette alliance historique rapproche deux formations longtemps rivales contre le pouvoir Ouattara.

Les chiffres témoignent de sa popularité maintenue. Ses 140 000 parrainages dépassent largement les 40 000 requis pour une candidature présidentielle. Un sondage commandité par "l'ancien directeur de cabinet de Barack Obama en avril me plaçait en tête d'un éventuel scrutin", révèle l'opposant.

Cette dynamique politique perdure donc malgré l'exil parisien imposé depuis mars. L'alliance PDCI-FPI et les sondages favorables témoignent d'une opposition qui refuse de baisser les armes face à ce qu'elle considère comme une confiscation du pouvoir par le clan Ouattara.

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