
Interview à Libération - Thiam dénonce un système électoral verrouillé en Côte d'Ivoire © Crédit photo DR
Tidjane Thiam expose les failles du système électoral ivoirien dans une interview accordée au journal Libération ce 29 juillet 2025. L'ancien banquier, écarté de la présidentielle d'octobre, détaille les mécanismes qui selon lui favorisent le parti au pouvoir. Depuis son exil parisien, le président du PDCI-RDA livre une analyse technique des dysfonctionnements démocratiques qu'il dénonce.
Cette sortie médiatique intervient alors que la campagne présidentielle approche et que plusieurs opposants contestent l'organisation du scrutin. L'ex-ministre du Plan de 63 ans transforme son exclusion personnelle en tribune politique contre ce qu'il qualifie de manipulation institutionnelle.
Cette sortie médiatique intervient alors que la campagne présidentielle approche et que plusieurs opposants contestent l'organisation du scrutin. L'ex-ministre du Plan de 63 ans transforme son exclusion personnelle en tribune politique contre ce qu'il qualifie de manipulation institutionnelle.
Des listes électorales problématiques
"En Côte-d'Ivoire, contrairement à ce qui se passe ailleurs, et notamment en France, on ne peut pas s'inscrire n'importe quand sur la liste électorale", révèle Thiam dans l'interview au journal Libération. Cette période se limite à deux semaines par an, avec une date annoncée "toujours à la dernière minute", compliquant les démarches des citoyens.
La situation empire pour 2025. "Cette révision de la liste électorale n'aura même pas lieu", dénonce l'opposant. Pourtant le budget avait été inscrit à l'Assemblée nationale avant d'être reporté après l'élection d'octobre. "Comme si l'arbitre disait, vous pouvez marquer des buts, mais après le match", ironise Thiam.
La situation empire pour 2025. "Cette révision de la liste électorale n'aura même pas lieu", dénonce l'opposant. Pourtant le budget avait été inscrit à l'Assemblée nationale avant d'être reporté après l'élection d'octobre. "Comme si l'arbitre disait, vous pouvez marquer des buts, mais après le match", ironise Thiam.
Une commission électorale déséquilibrée
Les chiffres révélés dans l'entretien interpellent sur l'équilibre démocratique. "À la commission électorale nationale, la CENI, il n'y a que deux représentants de l'opposition sur 18 membres", expose Tidjane Thiam. Cette proportion marginalise structurellement les forces d'opposition dans l'organisation du scrutin.
La situation se dégrade au niveau local selon l'ancien banquier. "Les commissions locales sont verrouillées à plus de 90% par le parti au pouvoir", précise-t-il dans l'interview Libération. Cette mainmise institutionnelle questionne l'impartialité de l'organisation électorale sur l'ensemble du territoire ivoirien.
L'exclusion n'empêche pas Thiam de maintenir sa dynamique politique. "Nous avions réussi à inciter les jeunes électeurs à s'inscrire. Il y a eu plus de 940 000 nouveaux électeurs inscrits !", se félicite-t-il. Cette mobilisation témoigne de l'attente démocratique malgré les obstacles institutionnels.
La comparaison régionale interroge sur la participation électorale. "Lors de la dernière élection en 2020, il y avait près de 7 900 000 inscrits, c'est deux fois moins qu'au Ghana voisin avec une population comparable de 30 millions d'habitants", constate l'opposant. Pour lui, cette faible inscription révèle une stratégie délibérée : "Quand on est minoritaire, on veut qu'il y ait le moins de gens possibles qui votent."
La situation se dégrade au niveau local selon l'ancien banquier. "Les commissions locales sont verrouillées à plus de 90% par le parti au pouvoir", précise-t-il dans l'interview Libération. Cette mainmise institutionnelle questionne l'impartialité de l'organisation électorale sur l'ensemble du territoire ivoirien.
L'exclusion n'empêche pas Thiam de maintenir sa dynamique politique. "Nous avions réussi à inciter les jeunes électeurs à s'inscrire. Il y a eu plus de 940 000 nouveaux électeurs inscrits !", se félicite-t-il. Cette mobilisation témoigne de l'attente démocratique malgré les obstacles institutionnels.
La comparaison régionale interroge sur la participation électorale. "Lors de la dernière élection en 2020, il y avait près de 7 900 000 inscrits, c'est deux fois moins qu'au Ghana voisin avec une population comparable de 30 millions d'habitants", constate l'opposant. Pour lui, cette faible inscription révèle une stratégie délibérée : "Quand on est minoritaire, on veut qu'il y ait le moins de gens possibles qui votent."