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Simone Gbagbo après sa défaite : "L'opposition a offert un quatrième mandat à Ouattara"

Mardi 28 Octobre 2025

Simone Gbagbo a accusé dans une déclaration le 27 octobre 2025 une partie de l'opposition d'avoir semé la peur pour saboter l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire et faciliter la victoire d'Ouattara.


Simone Gbagbo accuse une partie de l'opposition d'avoir sabordé l'élection présidentielle © Crédit photo DR
Simone Gbagbo accuse une partie de l'opposition d'avoir sabordé l'élection présidentielle © Crédit photo DR
Simone Gbagbo n'est pas en tête. Les résultats provisoires proclamés lundi par la Commission Électorale Indépendante placent Alassane Ouattara en position de remporter un quatrième mandat. La candidate du Mouvement des Générations Capables prend acte, mais refuse de s'en tenir aux chiffres officiels. « Ce que les urnes n'ont pas traduit aujourd'hui, l'Histoire le retiendra : le peuple ivoirien aspire au changement », affirme-t-elle dans sa déclaration publique.

L'ancienne Première dame pointe du doigt deux responsables de cette défaite. D'abord, un système électoral qu'elle juge « inéquitable et verrouillé », avec un fichier électoral « truffé de doublons » et une Commission déséquilibrée. Ensuite, et surtout, une partie de l'opposition qu'elle accuse frontalement d'avoir « créé la peur, la psychose et la violence ».

Une accusation contre ses alliés

« Cette fraction de l'opposition s'est employée à créer la peur, décourageant des millions d'Ivoiriens d'aller voter et offrant ainsi sur un plateau d'or à Alassane Ouattara un quatrième mandat », dénonce Simone Gbagbo. Des propos qui visent directement certains acteurs politiques censés combattre le pouvoir en place. Selon elle, ces calculs personnels ont poussé des familles entières à rester chez elles le jour du scrutin plutôt que de risquer leur vie.

Les faits semblent lui donner partiellement raison. Dans plusieurs régions, le vote n'a tout simplement pas pu se tenir. Grands Ponts, Agneby Tiassa, La Mé : des bureaux fermés, des urnes saccagées. À Nahio, sous-préfecture d'Issia, des affrontements communautaires ont fait des morts et de nombreux blessés. « Je m'incline devant la mémoire de toutes ces victimes », indique la candidate battue.

Des chiffres contestés

La CEI avance un taux de participation supérieur à 50 %. Un chiffre que Simone Gbagbo juge « manifestement inexact », notamment dans des localités où aucun vote n'a eu lieu. À Facobly, Guiglo, Issia ou dans certaines communes d'Abidjan comme Yopougon, des scènes de tension ont empêché le déroulement normal des opérations. À Akoupé, Yamoussoukro ou Jacqueville, des urnes ont été emportées, des locaux saccagés.

Au-delà du chaos organisationnel, la candidate dénonce l'aspect financier. « Pour simplement assurer la présence de nos représentants dans tous les bureaux de vote, il nous aurait fallu mobiliser plus de 630 millions de francs CFA », explique-t-elle. Chaque représentant coûtant entre 10 000 et 25 000 francs selon les zones, l'inégalité entre candidats devient, selon elle, insurmontable.

Malgré la défaite, Simone Gbagbo ne baisse pas les bras. Elle réclame « l'ouverture d'un Dialogue National inclusif » et demande au président de la République la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre de cette élection. « Aucun Ivoirien ne doit être emprisonné pour avoir exercé un droit démocratique », plaide-t-elle.

La candidate tend également la main à tous les acteurs politiques, y compris « au vainqueur du jour ». « Ma vie entière est un engagement pour la liberté, la dignité et la souveraineté de notre peuple », conclut-elle. Avant d'ajouter : « Le chantier continue. Et tant qu'il y aura dans ce pays des hommes et des femmes debout, rien ne sera perdu. » Une façon de signifier que son combat politique n'est pas terminé.

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