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Steve Beko du PPA-CI répond à Simone Gbagbo dans une lettre ouverte : "Vous légitimez la peur"

Mardi 28 Octobre 2025

Steve Beko a publié ce 28 octobre 2025 une lettre ouverte à Simone Gbagbo. Il conteste ses accusations contre l'opposition et dénonce une validation de la répression en Côte d'Ivoire.


Steve Beko du PPA-CI répond à Simone Gbagbo dans une lettre ouverte © Crédit photo DR
Steve Beko du PPA-CI répond à Simone Gbagbo dans une lettre ouverte © Crédit photo DR
Steve Beko sort du silence ce mardi 28 octobre 2025. Le cadre du PPA-CI vient de publier une lettre ouverte à Simone Gbagbo, présidente du Mouvement des Générations Capables (MGC). Le ton est ferme, presque solennel. « Non, Madame la Présidente, vous n'avez pas le droit de dire cela ! », lance-t-il d'entrée. En cause : les déclarations de Simone Gbagbo accusant une partie de l'opposition d'avoir « créé un climat de peur et de violence » lors de la dernière présidentielle.

Steve Beko explique avoir gardé le silence jusqu'ici par respect pour l'ancienne Première dame. « Je fais partie de ces Ivoiriens qui se sont volontairement abstenus de critiquer votre démarche ou vos choix politiques », écrit-il. Mais cette fois, impossible de se taire. Les propos de Simone Gbagbo, tenus après la publication des résultats, franchissent une ligne rouge selon lui. Elle y affirmait que « certains acteurs ont privilégié leurs calculs personnels, leur égoïsme et la division » et auraient ainsi « offert sur un plateau d'or à Alassane Ouattara un quatrième mandat ».

Une accusation jugée « choquante »

Pour Steve Beko, ces mots « semblent justifier la répression brutale, physique et judiciaire qui s'abat aujourd'hui sur ceux qui ont choisi de ne pas participer à une élection qu'ils jugeaient biaisée ». Le cadre du PPA-CI rappelle que Simone Gbagbo elle-même dénonçait il y a quelques mois les imperfections du système électoral. « Vous affirmez que même unis derrière un seul candidat, les partis d'opposition ne pouvaient espérer l'emporter avec une telle Commission électorale indépendante », lui rappelle-t-il.

Le changement de position de la présidente du MGC pose problème. « Que vous ayez changé d'avis, soit. Mais vous ne pouvez reprocher à d'autres d'avoir conservé la position que vous défendiez vous-même hier », écrit Steve Beko. Il enfonce le clou : « Les résultats vous donnent tort puisque vous avez perdu, et lourdement. » Une manière directe de pointer l'échec électoral du MGC malgré sa participation au scrutin.

L'histoire comme argument

Steve Beko renvoie Simone Gbagbo à son propre parcours de militante. « N'avez-vous pas, vous-même, bravé des interdictions pour défendre la liberté et la justice ? », interroge-t-il. Il cite le boycott actif de l'élection présidentielle de 1995 et la marche du 18 février 1992, lors de laquelle elle avait subi la répression. « Étiez-vous pour autant responsable des violences subies ? », questionne le cadre du PPA-CI.

L'argument porte. En rappelant ces épisodes, Steve Beko veut démontrer l'incohérence des accusations de Simone Gbagbo. Il mentionne également la marche du 9 août dernier à Yopougon, où « des milliers de militants du Front Commun ont marché » sans « aucun acte de violence ». « La preuve est faite que la violence ne vient pas du peuple, mais de ceux qui veulent l'empêcher de s'exprimer », assène-t-il.

Steve Beko ne s'arrête pas là. Il cible aussi Maître Ange Rodrigue Dadjé, vice-président du MGC, qui affirmait revenir de la prison de la MACA où des jeunes « abandonnés » par le Front Commun seraient détenus. « N'est-il pas, lui, l'avocat du président du PDCI-RDA, le ministre Tidjane Thiam ? », relève Steve Beko. Avant d'ajouter : « Avoue-t-il ainsi que son propre client est responsable des troubles que connaît notre pays ? Quelle incohérence ! »

Le cadre du PPA-CI conclut sa lettre sur un ton respectueux mais ferme. « Je vous prie de m'excuser si la forme ou le ton de cette interpellation vous déplaît », écrit-il à Simone Gbagbo. Mais il applique la leçon qu'elle a elle-même enseignée : « Un Homme doit savoir dire non quand il n'est pas d'accord. » Une façon de retourner les principes de l'ancienne Première dame contre ses propres déclarations. Le débat sur la stratégie de l'opposition ivoirienne n'est manifestement pas terminé.

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