
La campagne électorale de la présidentielle 2025 démarre après le rejet des dossiers de Gbagbo et Thiam par l'ONU © Crédit photo DR
La campagne électorale de la présidentielle du 25 octobre 2025 en Côte d'Ivoire s'ouvre sur fond de crise politique. Alors que les candidats reçoivent leurs bulletins de vote et leurs affiches depuis mardi, l'élection du 25 octobre se déroule dans un contexte explosif. Le Conseil constitutionnel a écarté de la course les deux poids lourds de l'opposition, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam. Sur les 60 dossiers déposés, seuls cinq candidats ont été validés le 8 septembre dernier pour affronter Alassane Ouattara, président sortant qui brigue un mandat contesté.
Le rejet des candidatures de Gbagbo et Thiam sème le trouble. Les deux hommes, radiés de la liste électorale, ont uni leurs forces au sein d'un Front commun PPA-CI/PDCI pour dénoncer leur « exclusion ». L'ex-président Gbagbo avait prévenu dès le 16 août lors d'un meeting à Yopougon : « Je voudrais que vous tous qui êtes là, vous alliez lui dire qu'il ne fera pas ce quatrième mandat. Il faut qu'on sache que notre détermination est nette et claire. Il n'y aura pas de quatrième mandat. » Une déclaration qui résonne dans un pays où la question constitutionnelle divise profondément.
Le rejet des candidatures de Gbagbo et Thiam sème le trouble. Les deux hommes, radiés de la liste électorale, ont uni leurs forces au sein d'un Front commun PPA-CI/PDCI pour dénoncer leur « exclusion ». L'ex-président Gbagbo avait prévenu dès le 16 août lors d'un meeting à Yopougon : « Je voudrais que vous tous qui êtes là, vous alliez lui dire qu'il ne fera pas ce quatrième mandat. Il faut qu'on sache que notre détermination est nette et claire. Il n'y aura pas de quatrième mandat. » Une déclaration qui résonne dans un pays où la question constitutionnelle divise profondément.
Le 4e mandat au cœur des tensions
La candidature d'Alassane Ouattara enflamme les débats. Élu en 2010, réélu en 2015 puis en 2020, le chef de l'État peut-il légalement se représenter ? Le Conseil constitutionnel avait jugé en 2020 que l'adoption d'une nouvelle Constitution en 2016 remettait les compteurs à zéro. Une interprétation rejetée par l'opposition qui dénonce une candidature « inconstitutionnelle ». Le 8 septembre dernier, lors de la proclamation des candidats retenus, l'institution n'a pas tranché cette épineuse question.
Face à Ouattara, restent en lice Jean-Louis Billon, Ahoua Don-Mello, l'ex-Première dame Simone Ehivet et Henriette Lagou. Un scrutin à cinq qui cache mal les fractures du paysage politique ivoirien. Le Front commun a d'ailleurs programmé un meeting le 11 octobre à Cocody, dans l'Est d'Abidjan, après l'annulation de son rassemblement du 4 octobre. L'objectif affiché : dénoncer un « processus électoral » qu'ils jugent biaisé dès le départ.
Face à Ouattara, restent en lice Jean-Louis Billon, Ahoua Don-Mello, l'ex-Première dame Simone Ehivet et Henriette Lagou. Un scrutin à cinq qui cache mal les fractures du paysage politique ivoirien. Le Front commun a d'ailleurs programmé un meeting le 11 octobre à Cocody, dans l'Est d'Abidjan, après l'annulation de son rassemblement du 4 octobre. L'objectif affiché : dénoncer un « processus électoral » qu'ils jugent biaisé dès le départ.
Des règles strictes pour éviter le dérapage
Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, président de la Commission électorale indépendante, a fixé le cadre jeudi. « Les candidats pourront organiser des réunions électorales, des manifestations publiques, sous réserve d'une déclaration écrite préalable à l'autorité administrative compétente », a-t-il précisé. Affiches, effigies, habits aux couleurs des candidats seront autorisés pendant ces quatorze jours de campagne qui se termineront le 23 octobre à minuit.
La CEI a dressé la liste des interdits : pas d'utilisation de véhicules administratifs, pas de sondages, pas de « propos injurieux, diffamatoires ou révélant un manquement grave à la Constitution », ni d'« incitation au mépris, à la haine, au racisme, au tribalisme ». Des garde-fous pour tenter de canaliser une campagne qui s'annonce électrique. Le président de la CEI a d'ailleurs insisté sur la nécessité de former les électeurs pour réduire le taux de bulletins nuls, supérieur à 10 % lors des scrutins précédents.
La CEI a dressé la liste des interdits : pas d'utilisation de véhicules administratifs, pas de sondages, pas de « propos injurieux, diffamatoires ou révélant un manquement grave à la Constitution », ni d'« incitation au mépris, à la haine, au racisme, au tribalisme ». Des garde-fous pour tenter de canaliser une campagne qui s'annonce électrique. Le président de la CEI a d'ailleurs insisté sur la nécessité de former les électeurs pour réduire le taux de bulletins nuls, supérieur à 10 % lors des scrutins précédents.
Le camp Ouattara mobilise ses troupes
Le RHDP ne cache pas ses ambitions. Mardi, la remise de 100 000 affiches et 10 000 spécimens de bulletins à chaque candidat a marqué le top départ logistique. Patrick Achi, directeur central de campagne, a vanté mardi les « 15 ans de progrès » du président sortant devant les jeunes cadres du parti. « Grâce à sa rigueur et à sa vision économique, il a fait du pays l'une des économies les plus dynamiques d'Afrique de l'Ouest, avec une croissance moyenne de 7 % par an », a martelé l'ancien Premier ministre.
Kandia Camara, directrice de campagne chargée des femmes, promet 50 000 participantes dimanche 19 octobre au stade Félix Houphouët-Boigny. La présidente du Sénat appelle à une « campagne apaisée » dans « la paix, la cohésion et la fraternité ». Un discours de façade ? L'opposition, elle, dénonce déjà un scrutin joué d'avance. Entre meeting géant programmé par le pouvoir et contestation de rue promise par le Front commun, les quatorze prochains jours s'annoncent brûlants. Rendez-vous dans les urnes le 25 octobre.
Kandia Camara, directrice de campagne chargée des femmes, promet 50 000 participantes dimanche 19 octobre au stade Félix Houphouët-Boigny. La présidente du Sénat appelle à une « campagne apaisée » dans « la paix, la cohésion et la fraternité ». Un discours de façade ? L'opposition, elle, dénonce déjà un scrutin joué d'avance. Entre meeting géant programmé par le pouvoir et contestation de rue promise par le Front commun, les quatorze prochains jours s'annoncent brûlants. Rendez-vous dans les urnes le 25 octobre.