L'interview de Simone Gbagbo à Jeune Afrique publiée le 21 octobre 2025 éclaire sa position sur les relations avec l'ancienne puissance coloniale. À 3 jours du scrutin présidentiel, la candidate de 76 ans refuse de choisir entre rupture brutale et statu quo. Elle trace une ligne claire : « Mon souhait, pourtant, serait que la Françafrique, là, elle se mette à côté », lance-t-elle face caméra.
La fondatrice du Mouvement des générations capables (MGC) assume une posture d'équilibriste. Pas question de suivre les pays de l'AES dans une rupture frontale, mais pas question non plus d'accepter « la politique de la France qui va venir continuer de gouverner l'Afrique, comme c'était à l'époque coloniale ». Cette formule résume son programme diplomatique pour Abidjan.
La fondatrice du Mouvement des générations capables (MGC) assume une posture d'équilibriste. Pas question de suivre les pays de l'AES dans une rupture frontale, mais pas question non plus d'accepter « la politique de la France qui va venir continuer de gouverner l'Afrique, comme c'était à l'époque coloniale ». Cette formule résume son programme diplomatique pour Abidjan.
Des relations à reconstruire
Simone Gbagbo plaide pour un « modus vivendi entre nations et peuples qui doivent se respecter et qui doivent s'entendre mutuellement ». Les intérêts français en Afrique ? Elle ne les nie pas. « La France a des intérêts en Afrique. Que ces intérêts en Afrique, là, soient sauvegardés, discutés, protégés », explique-t-elle dans l'interview du 21 octobre.
Mais l'ancienne première dame pose ses conditions. Fini le temps où Paris décidait seul du sort des nations africaines. « La France-Afrique, je pense que c'est une situation qui est dépassée et qu'il faut que les Français apprennent à dépasser », insiste-t-elle. Une pique directe aux accords de défense et aux mécanismes hérités de l'indépendance.
Mais l'ancienne première dame pose ses conditions. Fini le temps où Paris décidait seul du sort des nations africaines. « La France-Afrique, je pense que c'est une situation qui est dépassée et qu'il faut que les Français apprennent à dépasser », insiste-t-elle. Une pique directe aux accords de défense et aux mécanismes hérités de l'indépendance.
La question AES
Sur l'Alliance des États du Sahel, Simone Gbagbo adopte une ligne pragmatique qui la distingue du camp Ouattara. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont quitté la CEDEAO après des coups d'État successifs. « C'est des choses qui auraient pu nous arriver à nous aussi », rappelle la candidate, évoquant la crise de 2010-2011.
Elle refuse le choix binaire pro ou anti-AES. « Nous ne pouvons pas nous permettre le luxe de ne pas avoir de relations avec les états de l'AES », martèle-t-elle. Les arguments économiques pèsent lourd : oignons, tomates et maïs venus du Nord contre coton, anacarde et poisson ivoiriens. « Il y a donc des échanges qui se sont tissés et qui ne pourront pas se détruire », constate l'interview à Jeune Afrique.
Derrière ces positions diplomatiques, l'ombre de la crise post-électorale reste présente. Simone Gbagbo n'oublie pas. « Entre 2010 et 2011, nous-mêmes, nous avons été bombardés, vilipendés, attaqués, d'abord par des troupes qui sont venues de l'étranger et puis ensuite par la force Licorne, par la force onusienne », rappelle-t-elle.
Cette expérience nourrit sa méfiance envers « les anciens colonisateurs qui n'ont pas encore renoncé complètement à la France-Afrique ». Mais l'ancienne détenue d'Odiené dit avoir tourné la page de la rancœur. Pas celle des principes. Elle veut une Côte d'Ivoire souveraine dans une Afrique rebâtie, avec des partenariats « plus diversifiés ». Paris peut rester, à condition de changer de posture.
Elle refuse le choix binaire pro ou anti-AES. « Nous ne pouvons pas nous permettre le luxe de ne pas avoir de relations avec les états de l'AES », martèle-t-elle. Les arguments économiques pèsent lourd : oignons, tomates et maïs venus du Nord contre coton, anacarde et poisson ivoiriens. « Il y a donc des échanges qui se sont tissés et qui ne pourront pas se détruire », constate l'interview à Jeune Afrique.
Derrière ces positions diplomatiques, l'ombre de la crise post-électorale reste présente. Simone Gbagbo n'oublie pas. « Entre 2010 et 2011, nous-mêmes, nous avons été bombardés, vilipendés, attaqués, d'abord par des troupes qui sont venues de l'étranger et puis ensuite par la force Licorne, par la force onusienne », rappelle-t-elle.
Cette expérience nourrit sa méfiance envers « les anciens colonisateurs qui n'ont pas encore renoncé complètement à la France-Afrique ». Mais l'ancienne détenue d'Odiené dit avoir tourné la page de la rancœur. Pas celle des principes. Elle veut une Côte d'Ivoire souveraine dans une Afrique rebâtie, avec des partenariats « plus diversifiés ». Paris peut rester, à condition de changer de posture.